
En 1820, l'Amérique du Nord britannique se compose de plusieurs colonies distinctes s'étendant de l'Atlantique aux confins occidentaux inexplorés, formant un ensemble territorial vaste mais fragmenté administrativement.
Le Bas-Canada demeure la colonie la plus peuplée avec environ 425 000 habitants, dont près de 80% de Canadiens français catholiques concentrés dans la vallée du Saint-Laurent. Québec et Montréal constituent les principaux centres urbains et commerciaux. Le système seigneurial persiste, bien que de nouvelles terres soient concédées selon le régime de tenure anglaise. Les tensions politiques s'intensifient entre l'assemblée élue, dominée par les Canadiens français, et le conseil législatif nommé, contrôlé par l'élite britannique.
Le Haut-Canada connaît une croissance démographique rapide, atteignant environ 150 000 habitants principalement anglophones et protestants. York (Toronto) sert de capitale depuis 1797. La colonisation agricole progresse le long du lac Ontario et vers l'intérieur, bien que de vastes territoires demeurent sous contrôle autochtone. L'économie repose sur l'agriculture et l'exploitation forestière.
Les provinces maritimes - Nouvelle-Écosse, Nouveau-Brunswick, Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve - totalisent environ 175 000 habitants. Halifax demeure le principal port militaire britannique en Amérique du Nord. L'économie maritime se fonde sur la pêche, la construction navale et le commerce transatlantique. Ces colonies maintiennent des liens économiques étroits avec les Antilles britanniques.
La Terre de Rupert, immense territoire contrôlé par la Compagnie de la Baie d'Hudson, s'étend des Grands Lacs à l'Arctique et jusqu'aux Rocheuses. Quelques milliers d'Européens et de Métis y vivent dispersés dans des postes de traite, coexistant avec les nations autochtones qui demeurent majoritaires.
La Colombie britannique et les territoires du Nord-Ouest restent largement inexplorés et revendiqués conjointement avec les États-Unis dans certaines régions. L'ensemble de l'Amérique du Nord britannique compte environ 750 000 habitants d'origine européenne, face à des populations autochtones encore nombreuses, mais déclinantes. La fragmentation administrative et les vastes distances compliquent la gouvernance de cet empire colonial disparate.