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La situation démographique de la Nouvelle-France vers 1645

Vers 1645, la Nouvelle-France demeure une colonie extrêmement fragile, avec une population européenne d'environ 1 000 personnes face à l'immensité des territoires revendiqués par la France.

Cette population française se concentre principalement dans trois établissements le long du Saint-Laurent : Québec (quelques centaines d'habitants), Trois-Rivières (quelques dizaines) et Montréal, tout récemment fondée en 1642 sous le nom de Ville-Marie avec à peine quelques dizaines de colons. Cette population se compose majoritairement d'hommes : employés de la Compagnie des Cent-Associés, coureurs des bois, soldats, missionnaires jésuites et quelques rares familles d'agriculteurs. Le déséquilibre démographique entre hommes et femmes freine considérablement la croissance naturelle de la colonie.

L'Acadie compte quelques dizaines d'habitants supplémentaires dispersés autour de Port-Royal et dans les petits établissements côtiers, vivant principalement de la pêche et de l'agriculture de subsistance.

Cette situation contraste dramatiquement avec les colonies voisines. La Nouvelle-Angleterre compte environ 27 000 habitants, dont 20 000 à 25 000 d'origine européenne, répartis dans plusieurs colonies prospères comme le Massachusetts, le Connecticut et Rhode Island. La Nouvelle-Néerlande, bien qu'abritant environ 10 000 personnes, ne compte paradoxalement que moins de 1 000 habitants d'origine européenne, le reste étant constitué de populations autochtones.

Dans la vallée du Saint-Laurent sous domination française, la population autochtone est estimée à environ 25 000 personnes, représentant vingt-cinq fois la population européenne de la colonie. Cette réalité démographique illustre la nature fondamentale de la Nouvelle-France : loin d'être une colonie de peuplement, elle constitue essentiellement un réseau commercial et missionnaire fonctionnant grâce aux alliances avec les nations autochtones.

Plusieurs facteurs expliquent cette extrême faiblesse démographique française : le climat rigoureux du Saint-Laurent, la politique de la Compagnie des Cent-Associés qui privilégie le commerce plutôt que la colonisation, l'émigration très limitée depuis la France, et les dangers constants liés aux conflits avec la Confédération iroquoise.

Cette vulnérabilité démographique rend la Nouvelle-France totalement dépendante des alliances autochtones pour sa survie.



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