
L'Acte d'Union de 1841, mis en œuvre suite au rapport de Lord Durham sur les rébellions de 1837-1838, restructure fondamentalement l'Amérique du Nord britannique en unissant le Haut-Canada et le Bas-Canada en une seule Province du Canada, avec d'importantes implications administratives et territoriales.
La loi fusionne le Haut-Canada et le Bas-Canada pour créer la Province du Canada, une colonie unifiée comptant environ 1,1 million d'habitants. Cette union vise à assimiler la population canadienne-française à la culture et la gouvernance britanniques, tout en corrigeant les inefficacités administratives identifiées par Durham dans son rapport.
Bien que politiquement unie, la province est administrativement divisée en deux sections : le Canada-Est (ancien Bas-Canada) avec sa population majoritairement canadienne-française catholique d'environ 650 000 habitants, et le Canada-Ouest (ancien Haut-Canada) comptant approximativement 450 000 résidents principalement anglophones protestants. Chaque section maintient des systèmes juridiques distincts : le droit civil français au Canada-Est et la common law anglaise au Canada-Ouest.
L'Assemblée législative offre une représentation égale aux deux sections avec 42 membres chacune, malgré la population supérieure du Canada-Est. Cet arrangement vise à empêcher la domination politique canadienne-française et à encourager l'immigration britannique vers le Canada-Ouest. Le Conseil législatif se compose de membres nommés représentant les deux sections.
La frontière orientale de la province demeure à la rivière des Outaouais et la frontière du Labrador, tandis que la frontière occidentale s'étend jusqu'au lac Supérieur et au-delà dans des territoires nord-ouest indéfinis. La frontière méridionale suit les systèmes des Grands Lacs et du Saint-Laurent établis par les traités précédents avec les États-Unis.
L'union crée des tensions persistantes entre les deux sections concernant la représentation, la taxation, la religion et les droits linguistiques. La capitale alterne entre Kingston, Montréal, Toronto et Québec en raison des rivalités sectionnelles. Gérer les différences culturelles et linguistiques tout en mettant en œuvre des politiques unifiées s'avère continuellement difficile. La Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick, l'Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve demeurent des colonies distinctes.